La petite Irlande

Goury est un village situé au bout du monde, sur la commune d’Auderville au cap de la Hague face au Raz Blanchard, réputé pour ses courants de marée parmi les plus forts du monde. Il doit son nom à la blancheur de ses vagues coupées dans leur mouvement par les forts courants provoqués par les hauts fonds entre le cap de la Hague et les îles anglo-normandes. Ces courants, pouvant atteindre la vitesse de 10 nœuds par grande marée, sont les plus forts d’Europe et rendent la navigation très difficile.

Le phare de Goury et les petits murets si caractéristiques et nombreux sur ce territoire confèrent à la Hague dans le Cotentin l’appellation de Petite d’Irlande.

Le port de Goury

En 1843 naît le projet d’une jetée de 90 m de long pour mettre le petit port de Goury à l’abri des vents d’Ouest.
Auparavant, une jetée de pierre sèche avait été élevée provisoirement pour abriter les bateaux chargés des transports des matériaux de construction du phare de la Hague.
Le port abrite aujourd’hui des bateaux de pêcheurs amateurs et professionnels.

La station de sauvetage

La côte de la Hague, notamment le littoral d’Auderville, aura toujours été un lieu particulièrement craint des navigateurs. La mise en service du phare a diminué les risques et donc les naufrages, mais ceux-ci restent fréquents. Une société dénommée Société Centrale des Naufragés prend l’initiative en 1865 de doter l’ensemble des côtes de France de moyens d’intervention. En 1870, un canot de sauvetage prend place au port de Goury.

Un abri est construit en 1878 (l’actuel Office du Tourisme). En 1908, une cale de lancement pavée et cimentée est aménagée côté extérieur du port pour faciliter le lancement à marée basse. Le canot repose jusqu’à sa mise en mer sur un chariot.
Les premiers canots en service, montés par 12 hommes, étaient propulsés à l’aide de rames. Quatre de ces embarcations se sont succédées à la station :

  • L’ «Espérance» de 1870 à 1895.
  • Le «Baron Larrey» de 1895 à 1904.
  • Le «De la Germonière I» de 1904 à 1923.
  • Le «De la Germonière II» de 1923 à 1928.

C’est à partir de cette date que la station se modernise : le canot à rames est remplacé par un canot à moteur. A cet effet, il sera d’abord construit un abri de forme octogonale. Celui-ci permet le lancement par 2 voies différentes : l’une dirigée vers l’intérieur, l’autre vers l’extérieur du port. Le canot pivote à l’intérieur de l’abri sur une plaque tournante avec rotation sur galets. Soutenu par un chariot, il est lancé sur des rails.

Le premier canot équipé d’un moteur fut «l’Edouard Catenacci» en 1928. Il resta en service jusqu’en juin 1940, date à laquelle l’occupation allemande entraîna sa destruction. Plusieurs canots viendront ensuite : le «Victoire des Alliés» en 1947, le «Raz Blanchard» en 1967, et le «Mona Rigolet» depuis 1989. La station de sauvetage a été détruite et reconstruite pour accueillir ce nouveau canot de 17 mètres 60. Il a pris place dans son nouvel abri en 1990. Le «Mona Rigolet» porte le nom de la femme de son plus important donateur. En 2006, il a subi un carénage de quelques mois. Il est désormais équipé de 2 moteurs de 400 CV et file à 18 noeuds.

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