Avec les Cotentinois, nous sommes allés à la rencontre de Clémence Fossard, passionnée de nautisme, au pôle nautique de La Hague à Urville.

Le Cotentin est depuis longtemps un paradis pour les amateurs de sports nautiques. Notre pincé nous emmène dans un univers salé où voiles, vagues et combinaisons cohabitent. Clémence nous partage ses conseils pour profiter de la mer et des sports nautiques, en toute sécurité et à tous les âges.

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Bonjour Clémence, on est ravi de t’accueillir au sein du pôle nautique de la Hague, sur la base d’Urville-Nacqueville. Pour commencer cette interview, je vais te poser quelques questions en lien avec le Cotentin. Pour chaque question, tu choisis la réponse qui te convient le mieux et tu peux si tu le souhaites, nous expliquer pourquoi ce choix. Tu es prête ?

Bonjour, oui je suis prête.

Tu préfères le Cotentin en été ou en hiver ?

C’est dur, plutôt en hiver.

Plateau de fruits de mer ou de produits du terroir ?

Plateau de fruits de mer.

Plutôt randonnée ou sports nautiques ?

Sports nautiques.

Littoral ou bocage ?

Littoral.

Artisanat ou patrimoine ?

Patrimoine.

Cidre doux ou brut ?

Brut.

Shortboard ou longboard

Ah, ça dépend de l’été où l’hiver, mais majoritairement longboard.

Merci beaucoup pour tes réponses. Avant de parler un peu plus en détail de nautisme, je vais te proposer de te présenter et de nous expliquer aussi de ton lien avec le Cotentin.

Alors, je m’appelle Clémence, j’ai 33 ans, je suis originaire du centre-Manche, de Saint-Lô. Mais j’ai grandi à Cherbourg, j’ai toujours voulu quitter Cherbourg pour être honnête parce que quand j’étais jeune, je voulais partir à l’autre bout du monde. J’ai fait mes expériences, je suis partie vivre à l’étranger dans plusieurs pays super sympas et la vie a fait que je suis revenue sur Cherbourg. Finalement, je m’y plais énormément et que j’y ai fondé ma famille. J’ai développé ma carrière professionnelle sur Cherbourg et que finalement, après avoir visité plusieurs autres pays, on a toutes les qualités pour avoir une vie paisible et heureuse dans le Cotentin.

Tu es une passionnée de la mer ?

Oui. C’est amusant parce que moi, j’ai commencé la voile grâce à ma famille parce que mes grands-parents et mes parents naviguaient. Mais j’ai commencé réellement la voile toute seule ici au Pôle Nautique de la Hague, je faisais de la planche à voile. J’en ai fait pendant quelques années, mais je n’étais pas douée en compétition. J’ai vite fait arrêter et après, je suis repartie sur le surf parce que c’est beaucoup plus pratique, surtout quand on a sa première voiture, beaucoup moins de matos à déplacer.

Après, je suis partie faire mes études et quand je suis revenue sur Cherbourg, c’était évident pour moi de reprendre contact avec la mer. J’ai à la fois repris les régates au Yacht club de Cherbourg. Et puis le surf, tout naturellement, où j’ai repris des cours au Cotentin surf club, il y a quelques années de ça. Maintenant, c’est presque hebdomadaire où on est à l’eau.

Et toi la mer, qu’est ce qu’elle te procure en terme de sensation, de sentiment ?

Alors ça dépend l’hiver ou de l’été. C’est vrai que l’été, on n’est pas toujours chanceux au niveau météo, mais ça a l’avantage d’être très paisible. L’hiver, c’est glacial, il faut le dire hein. C’est cagoules, gants, chaussons, mais c’est très vibrant. C’est presque austère des fois, il y a un mélange d’adrénaline et d’anxiété quand même qui arrive. Mais c’est vraiment une relation liée aux éléments où on ne peut pas mentir face aux éléments, on est obligé d’être 100%  naturels.

C’est vrai que la relation avec l’eau, c’est indispensable et surtout pour moi, dans ma façon d’être, j’essaie de l’inculquer à mes enfants le plus tôt possible pour qu’ils soient à l’aise dans l’eau, dans cet élément-là. La mer, ça bouge toujours et on a beau passer, ne serait-ce que sur la saline tous les matins, on n’aura jamais le même tableau dans la rade, ça change tout le temps. C’est l’avantage de pouvoir pratiquer une activité sportive et nautique chez nous, c’est que quelle que soit la météo, on a toujours une solution pour pratiquer avec la mer, donc ça peut être pour la plupart du longe-côte, du surf, de la voile, de la planche à voile ou du kitesurf. On a tous, je pense, en tant que Cotentinois, un lien fort avec la mer. Je pense que c’est bien de pouvoir en profiter parce que c’est assez unique.

C’est vrai que si on parle plus spécifiquement par exemple de surf, le contentin devient de plus en plus attractif pour les amateurs de surf et ce que tu disais là, les conditions météorologiques Y sont pour beaucoup dans cette attractivité ?

Je pense, parce que c’est vrai que de manière générale, il y a sur la façade atlantique, on a les gros spots de surf dans les Landes, ce sont de très grosses vagues, c’est super, mais alors, il faut avoir un bon niveau quand même.. Après, on se retrouve avec des spots breton, ça reste des toutes petites baies, il y a beaucoup de reef, c’est-à-dire des vagues au-dessus des rochers.

Chez nous ça a l’avantage d’être safe, dans le sens où on a effectivement du courant l’hiver, mais de manière générale c’est très safe. On a des grandes plages, ce n’est pas full encore aujourd’hui, tout le monde peut profiter d’une vague. L’ambiance s’y est vraiment bonne et je pense que petit à petit ça se fait savoir. Les gens viennent en familles, avec des enfants en bas âge, surfent par chez nous parce que c’est sécurisé, il y a forcément des vagues adaptées à chaque niveau. Les plages sont idéales pour ça, elles sont grandes, on a quelles que soient les conditions, on arrive toujours à trouver des petits morceaux de vagues, même l’été, quand il n’y a pas de houle.

Et toi, quels sont tes spots préférés ?

Alors moi, je vais à biville donc c’est vrai que je fais à la maison. Mais j’aime beaucoup le Rozel, il y a un peu de jus à marée haute, c’est très sympa. Surtainville et, Siouville-Hague c’est un peu plus loin pour moi, mais ce sont des spots de vraiment de qualité et Siouville pour débuter c’est parfait. Il n’y a rien à redire, c’est parfait. Même quand on a du vent dessus, on peut se mettre à l’abri, c’est idéal pour le coup.

Est-ce qu’on peut surfer toute l’année dans le Cotentin ?

 Oui, largement. Je connais même des amis qui surfent côte nord quand il y a des coups de vent. J’ai des amis qui surfent à l’Anse du Brick. Pour le coup, on a l’avantage d’avoir des spots côte nord et côte ouest.  Côte est, c’est le plus rare, mais dans tous les cas, il y a toujours une activité nautique à faire quelque soit la côte.

Est ce qu’il y a des compétitions sur le territoire de nautisme, de voile, de surf ?

Alors, à ma connaissance, il y a plusieurs compètes, il y a le Surf Open à Siouville-Hague qui est très connu, de plus en plus, je pense.

Il y a le Surf Gliss Festival à Carteret, qui doit être aussi aux alentours du printemps, début d’été. Après, il y a des compétitions comme les championnats de France de Windsurf au Pôle Nautique de la Hague qui est très connu, et même si vous ne pratiquez pas de la voile, c’est impressionnant de venir voir.

Pour tous les amoureux de sport nautique, mais plutôt embarqué, on a tout ce qui est Rolex Fastnet Race qui est arrivé récemment, une très grande course pour Cherbourg. On a la DreamCup également, on a des courses bien spécifiques en voilier également. Avec l’école de voile de Cherbourg qui organise aussi des compétitions de voilier sur Foile, ça s’appelle les Wasp. C’est très impressionnant, on peut les voir de la plage de Collignon, on est très gâté en termes de compétitions. Surtout que la côte nous permet de les observer et vraiment de près.

Oui, c’est ça aussi parce que les compétitions sont plutôt réservées soit à des professionnels ou des personnes qui ont un niveau de pratique assez soutenu. Mais ça n’empêche pas le grand public d’en profiter.

Au contraire, et puis pour la plupart des événements, il y a toujours des initiations ouvertes à tous, aux enfants et aux adultes, pour découvrir la pratique. C’est une réelle valeur ajoutée pour nous parce qu’on a des plans d’eau qui s’y prête, quelle que soit la pratique, on a des plans d’eau ultra-sécurisants et ça permet à chacun de tester, d’essayer. C’est vrai qu’on vit avec la mer ici donc si on n’essaye pas, c’est dommage, on peut passer à côté de quelque chose. 

Et toi justement, quelqu’un qui souhaiterait débuter dans la voile, le nautisme, le surf, quels conseils tu lui donnerais ? Il faut se tourner vers quel organisme pour commencer ?

Honnêtement, je pense que le plus simple, c’est de se retourner vers les associations, les clubs. Je sais que, notamment pour le Yacht club, il y a plein de pratiques qui sont en train d’être développé, plein de nouveaux cours accessibles pour apprendre la voile et la rendre accessible à tous pour ceux qui ne connaissent pas du tout, qui ont été mutés dans la région. 

Pour le surf, pour quelqu’un qui n’y connait pas, je conseillerai quand même commencer par une école de surf. Ne serait-ce que par l’apprentissage des courants et des marées, parce qu’on est tout de même lié à ça ici sur le littoral. Les clubs sont vraiment préparés et il y a tout le dispositif avant de même d’investir financièrement. Ça permet de tester, s’assurer qu’on aime. C’est vrai que ce n’est pas forcément donner à tout le monde d’aimer la pratique l’hiver également, il y a il y a l’été, mais l’hiver assez rude ici quand même. C’est vrai que c’est pour moi, c’est l’idéal de contacter directement les clubs. 

La mer, c’est quand même un élément naturel. Il y a des dangers qui y sont liés. Quels sont pour toi les conseils de base en termes de sécurité pour une pratique totalement sécurisée ?

Quelle que soit la pratique, déjà, il faut que l’on parte à l’eau. Ça, c’est pour moi, c’est le béaba. Regarder la marée et les coefficients de marée, il y a la marée, ce qui nous permettra de savoir l’heure à laquelle la mer sera haute ou basse, mais le coefficient de marée, c’est ce qu’il y a de plus important. Cela permet d’indiquer la force du courant. Quand il y a de grandes marées, la mer part très loin et revient et effectivement, on peut être emporté rapidement si on n’a pas l’habitude, quelle que soit la pratique, planche à voile, surf. Même en bateau, parce que après, il y a le vent, les conditions météo et ici le vent interagit bien souvent et il faut pouvoir être en capacité de revenir à bon port sans mauvais jeu de mots en toute sécurité.

Mais pour moi, le plus important, c’est de prévenir que l’on part en mer.

On a aussi des structures ici, quels que soient les clubs qui permettent d’appréhender les connaissances météorologiques pour se sentir en totale confiance, pour pouvoir partir en mer sereinement, seul ou en famille.

Oui, c’est ça aussi, tu dis prévenir, mais c’est aussi essayer d’y aller, peut-être pas seul en mer, de se faire accompagner ?

Oui, il ne faut pas hésiter, surtout qu’il y a plein de structures qui permettent de partir en flotte ou même commencer en groupe, par des connaissances par le réseau. Au Yacht club de Cherbourg, les novices peuvent intégrer des bateaux sur des régates. On a une régate qui est connue en local, c’est le championnat du mardi soir où tous les bateaux naviguent. Quelqu’un de complètement novice peut venir essayer, profiter et apprendre petit à petit comme ça via les échanges avec les autres.

Toi, tu es jeune maman, est-ce que tu commences déjà avec ton enfant à lui partager ta passion de la mer ?

Alors c’est vrai que c’est très important pour nous, pour mon conjoint et moi, que les enfants apprécient la mer, donc on a 2 enfants, une petite fille de 4 ans et un petit garçon de 10 mois. On a d’ores et déjà commencé les cours de bébé nageur, c’est important qu’ils puissent se sentir à l’aise dans l’eau. Même s’ils vont peut-être jamais surfer, je n’en sais rien, mais l’idée, c’est vraiment qu’ils soient à l’aise dans l’eau, quels que soient les éléments, ça leur servira pour plus tard. C’est vrai que nous aimerions pouvoir partager des moments, des sessions de surf en famille, c’est un petit peu un rêve qu’on a dans le coin de la tête qu’on aimerait bien qu’ils partagent un jour. Mais s’ils veulent faire autre chose, ils feront autre chose, ce n’est pas très grave. Pour le coup, je pense que c’est un plus de pouvoir transmettre des appétences et cette certaine aisance d’être dans l’eau, quelle que soit la pratique, pour ne pas avoir peur. Il faut faire corps avec la nature et pas forcément la combattre. 

On est en pleine nature, il faut la respecter, cela fait partie du respect de l’environnement. Pour toi, comment on peut partager, transmettre aux jeunes générations la passion et aussi le respect de la mer ?

Je pense que ça se fait de manière un peu transversale avec les différents contacts que l’on peut avoir.  Je sais qu’à l’école, ils préparent déjà quand même les enfants à ce sujet. Nous, à chaque fois qu’on va sur la plage, on ramasse le plus de déchets possibles. C’est un peu triste à dire comme ça, mais c’est vrai que nous faisons un petit jeu à chaque balade sur la plage, quelle que soit la plage, on essaie de ramasser, et c’est à celui qui ramassera le plus de déchets. On essaye à chaque fois de voilà de nettoyer la plage parce que, c’est ici ou que nous passons le plus de temps en famille. Il y a la plage, mais il y a aussi dans les forets, ça fonctionne dans tous les lieux, mais je pense que c’est aussi bien via les parents, mais via les différentes infrastructures, que l’enfant rencontre. C’est bien de pouvoir répéter qu’il est important de ne pas jeter les déchets n’importe où.

Et si tu devais définir la mer du Cotentin ?

Je pense que la mer du Cotentin, elle a l’avantage d’être changeante. Elle est toujours différente. Quelque soit l’année et la météo, on n’a jamais le même tableau et c’est ce qui c’est ce qui est beau, tout simplement.

Est-ce que toi, tu as d’autres activités sportives en dehors de la mer aussi ? Tu as d’autres choses qui te plaisent dans le Cotentin ?

Comme toute fille manchoise, j’ai fait une passe équitation. J’en ai fait quelques années, j’ai vu rapidement compris que je n’allais pas faire carrière.

Nous faisons de la randonnée en famille, on se balade beaucoup à l’extérieur, surtout qu’avec les enfants les périodes de liberté diminuent. Majoritairement la mer, si ce n’est pas le bateau, c’est le surf, sinon ce sont les balades au bord de l’eau.

Est-ce que tu pourrais nous partager une ou plusieurs bonnes adresses locales que tu affectionnes particulièrement ?

L’Auberge des grottes sans équivoque. On y mange super bien et vraiment très convivial, c’est très sympa.

Après, on aime bien de temps en temps avec les copains à Omonville-la-Rogue prendre un verre au Café du Port. Si vous voulez découvrir la mer et les activités nautiques pour les enfants, je dirais l’école de voile parce qu’ils sont équipés, ils ont dû super matos, ils sont tout pour pouvoir progresser, appréhender la mer et découvrir les joies de la navigation.

N’hésitez pas à vous arrêter au lieu de club de Cherbourg, il y a des super cours et vous pouvez même partir en flotte avec des copains et un skipper dans les îles anglo-normandes, c’est franchement à voir.

Ça donne envie en tout cas. Et pour terminer, dernière question, qu’est-ce qui rend pour toi le Cotentin unique ?

C’est vrai que le Cotentin, on n’y va pas par hasard, il y a toujours un but. On ne passe jamais par hasard par Cherbourg ou par le Cotentin, mais ça a l’avantage qu’importent les saisons d’avoir une vue complètement différente. Le Cotentin a 3 côtes distinctes, et bien différentes, et je pense que quelque soit la saison et les côtes, tout change. Cela reste un territoire brut avec une nature à l’état vraiment brut face aux éléments et pour ceux qui aiment la nature, je pense que c’est idéal.

Merci beaucoup pour ton partage d’expérience et j’espère que ça vous a donné envie au lieu de venir découvrir le Cotentin et surtout de se lancer dans les sports nautiques.

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