Américains, Britanniques, Canadiens, pas moins de douze nationalités, soit plus de 150 000 hommes ont participé à l’opération Neptune déployée sur les plages du Cotentin et du Calvados. Après quatre années d’occupation, ce Jour J, tant espéré, allait marquer le début de la Bataille de Normandie et mettre fin, après de rudes combats, à la Seconde Guerre mondiale.
En juin 44, l’opération « Neptune » est lancée avec le déploiement des troupes aéroportées à l’arrière des lignes allemandes suivies des opérations navales dans la mer de la Manche.
La nuit du 5 juin, les avions C-47, décollés d’Angleterre vers 22h45, larguent plus de 14 000 parachutistes de la 82e et de la 101e Airborne sur 5 zones d’atterrissage appelées « Drop Zone » entre Sainte Marie du Mont, Sainte Mère Eglise et Carentan. La mission est très complexe et peu de parachutistes atteignent leurs objectifs en plein marais inondés et de nuit.
Cette nuit-là, une vingtaine d’hommes, soldats des forces alliées de la 82e Airborne, se posèrent sur la place de Sainte-Mère-Eglise. De nombreux tirs furent échangés mais à 4 heures du matin, enfin, le drapeau américain s’est hissé sur la mairie. A partir du 7 juin 1944 à midi, des troupes débarquées à Utah Beach sont venues prêter main-forte aux « paras ». Il fallait impérativement libérer Sainte-Mère-Eglise. La reprise de ce carrefour stratégique allait permettre d’atteindre et de sécuriser Cherbourg, unique port en eaux profondes capable d’accueillir les ravitaillements
nécessaires à la Bataille de Normandie. Sainte-Mère-Église rend hommage chaque année à ses libérateurs. Parmi eux, John Steele, le célèbre parachutiste, resté accroché au clocher de l’église, déboire qui lui valut de rester en vie. La borne 0 face à la mairie symbolise le point de départ de la Voie de la Liberté. Pour comprendre le déroulement des faits, Sainte-Mère-Église et
Sainte-Marie-du-Mont, à Utah Beach, sont des étapes de mémoire incontournables.
John Steele, le célèbre parachutiste de Sainte-Mère-Eglise
Largué dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, John Steele se retrouve bizarrement accroché au clocher de l’église de Sainte-Mère-Église, à quelques vols de mouettes d’Utah Beach. Sans l’imaginer une seconde, le parachutiste américain va contribuer à la réputation mondiale du village du Cotentin quand, au début des années soixante, le cinéaste américain Darryl Zanuck s’empara de la scène pour Le Jour le plus long.
Suite au film, des touristes demandaient régulièrement aux habitants : « C’est bien l’église du parachutiste ? »
Par conséquent, le comité des fêtes de Sainte-Mère-Eglise fit accrocher un mannequin, régulièrement repeint, au clocher de l’église. John Steele était-il le vrai parachutiste ?
Sans doute, même si plusieurs soldats américains ont assuré l’être aussi. « Ce qui compte,
dit-on à Sainte-Mère, c’est le symbole. Vous n’imaginez pas Paris sans la tour Eiffel. Sainte-Mère et son para, c’est pareil… » Rue Eisenhower, l’Airborne Museum compte parmi les musées du D-Day les plus fréquentés de Normandie.
Le jour le plus long
Le 7 août 1961, le réalisateur américain Darryl Zanuck débarque à Sainte-Mère-Eglise pour tourner les principales scènes de « son » Jour le plus long (The Longest Day) avec une pléiade d’acteurs parmi lesquels John Wayne, Sean Connery, Bourvil, Jean-Louis Barrault… et des centaines de figurants. « On tournait toutes les nuits jusqu’au chant du coq, se souvient un des assistants réalisateurs. C’était compliqué. Les cascadeurs devaient sauter de deux hélicoptères, mais ils ne tombaient jamais sur la place.
Finalement, ils s’élancèrent d’une grue ! » Ecrit à partir du livre de Cornelius Ryan, le film connaît un succès colossal… malgré des approximations historiques. « Lorsqu’il a tourné, Darryl Zanuck a préféré installer le parachute du côté de la place de l’église. C’était mieux pour l’image théâtralisée à l’extrême. Nous avons fait pareil pour coller au film. Mais dans la réalité, il est resté accroché de l’autre côté de l’église, avec vue sur la rue Koenig » raconte un villageois. Et contrairement à ce que raconte le film, John Steele n’est jamais devenu sourd à cause des cloches…
Sainte Mère Eglise c’est aussi une commune rurale à découvrir en visitant la Ferme-musée du Cotentin , ancienne ferme-manoir, où l’on découvre le quotidien et l’ambiance d’une ferme du début du XXème siècle, salle commune à la veillée, laiterie où l’on fabrique le beurre, pressoir, écurie, étable, boulangerie …. Ainsi que la basse-cour en extérieur qui présente différentes races normandes.