Utah beach – une plage d’histoire
Utah Beach, mondialement connu, est le code donné par les Alliés à la plage de la Madeleine, à Sainte-Marie-du-Mont. C’est, avec Sainte-Mère-Eglise, un des sites le plus emblématique du Débarquement de Normandie. Et pour cause… c’est ici que s’est en partie jouée l’Histoire.
Utah Beach, zone de combats
L’arrivée de l’armada sur les côtes la nuit du Débarquement de juin 1944 est un souvenir profondément ancré dans la mémoire collective du pays. Le Cotentin reconnaît, sans jamais en douter, la place qui doit être réservée à cet incroyable pan de l’Histoire. Par les airs et par la mer, avions et navires de guerre ont transporté à leur bord des milliers de soldats courageux ayant pour seul objectif de mettre un terme à cinq années d’un épouvantable conflit mondial. La Bataille de Normandie, qui a débuté sur les plages du Cotentin et du Calvados le 6 juin 1944 et s’est terminée officiellement le 29 août 1944, fut un chemin semé d’embûches et d’âpres combats qui fera des nombreuses victimes tant militaires que civiles.
Le 6 juin 1944
A 6h30 précisément, après une longue traversée houleuse provoquée par la tempête qui fit rage en mer de la Manche pendant trois jours, les premiers bateaux de guerre ont atteint Utah Beach. Tout à côté, des parachutages ont eu lieu sur 5 « drop zones », allant de Sainte- Mère-Eglise à Carentan. Quelque 15 000 paras ont été lâchés au-dessus d’une terre volontairement inondée par les Allemands et donc hostile et dangereuse.
Cette stratégie, impliquant la coordination millimétrée de l’ensemble des nations engagées pour la liberté, a demandé plusieurs années de préparation. Dans les campagnes, la rumeur d’un débarquement alimentait les espoirs depuis longtemps. « Quelque chose se prépare », pouvait-on entendre, puis rien… Finalement, ce 6 juin 1944 a pris les habitants de court. Très vite pourtant, le vrombissement reconnaissable des centaines de bombardiers B52 n’a plus laissé place au doute… Ils allaient vivre le fameux « D Day » et surtout essayer d’y survivre…
Le musée du jour le plus long
Construit à l’endroit où les troupes américaines ont débarqué le 6 juin 1944, le Musée du Débarquement d’Utah Beach raconte en dix séquences, mises en scène, les événements du Jour J, depuis sa préparation jusqu’à son aboutissement. Une collection riche en objets, véhicules, matériels et témoignages, plonge immédiatement les visiteurs dans le vif du sujet.
Un authentique bombardier B-26, avion d’exception dont il ne reste que six exemplaires dans le monde, fait office de star de la visite. L’acquisition de l’appareil a été rendu possible grâce à David Dewhurst Junior, gouverneur du Texas et son frère Gene. En 2007, ils visitent pour la première fois le musée et découvrent, dans une des vitrines, le passé glorieux de leur père, qu’ils n’ont jamais connu, car décédé en 1947. Chef d’escadrille de l’US Air Force, il avait participé au bombardement des blockhaus du Mur de l’Atlantique, le 6 juin 1944, à 6 h 24, et de celui appelé WN5, dans lequel a été construit le musée en 1962. Profondément émus, les deux hommes décident alors de participer à l’agrandissement et à la rénovation complète du musée et promettent d’y faire venir un B26 sur zone.
L’épopée des soldats alliés racontée au travers du film saisissant La Plage de la Victoire, récompensé par le CINE Golden Award du documentaire 2012, marque également à jamais les esprits.
Vive la liberté
Après ces longs jours de combats sans merci, il y eut tout au bout la Libération tant attendue. Sa célébration donne chaque année l’occasion de retrouvailles festives à l’image de la liesse populaire qui a accompagné la victoire. Pendant les années qui ont suivi la triste guerre, partout les habitants ne ratèrent jamais une occasion de fêter la liberté retrouvée, jusque dans les moindres petits villages, même profondément meurtris et parfois entièrement détruits.
De nos jours, comme pour rendre hommage à toutes ces femmes et ces hommes qui n’avaient plus qu’une seule envie, celle de vivre, dès la fin du printemps et pendant l’été, de nombreuses commémorations, fêtes, bals d’époque sont organisés par les municipalités et les associations de passionnés.